Prévention du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est lié à des virus appelé les papillomavirus. Ces virus sont extrêmement répandus. En effet, 80% des hommes et des femmes vont être au contact d’un ou plusieurs de ces virus au cours de leur vie sexuelle.
Dans la majorité des cas le virus est éliminé spontanément sans donner d’anomalie. Dans quelques cas, le virus peut persister. Il est ainsi responsable de lésions à type de condylomes (verrue génitale) ou de lésions précancéreuses. Ces dernières peuvent régresser spontanément, rester stable ou s’aggraver jusqu’au cancer du col de l’utérus dans de rares cas. Ces évolutions prennent plusieurs années.
Les facteurs de persistance du virus ne sont pas tous connus. Une diminution des défenses immunitaires augmente le risque de persistance du virus. Ainsi, le tabac est un facteur de risque de persistance du virus.
Il existe des moyens de prévention des lésions précancéreuses et du cancer du col de l’utérus :
Prévention primaire
La prévention primaire consiste à éviter la contamination par les papillomavirus par la vaccination. En effet deux vaccins contre le papillomavirus existent depuis ans.
Pour que l’efficacité du vaccin soit optimale, les jeunes filles doivent être vaccinée avant d’être en contact avec le papillomavirus donc avant de débuter leur vie sexuelle. De plus, la réponse immunitaire à une vaccination est plus élevée chez la jeune fille que l’adulte.
Le vaccin est recommandé de 9 à 19 ans. 2 doses sont administrées si le vaccin est effectué, en France, entre 11 et 13 ou 14 ans (selon le vaccin) et 3 doses dans les autres cas.
Les études avant commercialisation et le recul sur la population vaccinée (en France et dans le monde, 270 millions de doses injectées dans le monde) montre que les seuls effets indésirables de ces vaccins sont dans quelques cas des douleurs temporaires au niveau du point d’injection et dans de rares cas des malaises transitoires au moment de l’injection.
La vaccination ne protège pas contre tous les papillomavirus mais contre les virus les plus agressifs et ainsi de la grande majorité des lésions précancéreuses et des cancers du col.
Actuellement, le ministère de la santé ainsi que le haut conseil de la santé publique (HSCP) recommande l’initier la vaccination par le vaccin nonavalent (protégeant contre 9 souches de papillomavirus contre 4 pour le vaccin précédemment recommandé).
Cependant, les femmes vaccinées doivent donc avoir un suivi gynécologique classique.
N.B.: La vaccination contre les papillomavirus est proposée aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans. Ceci permettrait une diminution du taux de cancer du canal anal chez cette population masculine.
Prévention secondaire
La prévention secondaire consiste à dépister les lésions à un stade débutant (lésions pré-cancéreuses) afin de pouvoir traiter ces lésions avant l’évolution vers le cancer du col par la réalisation d’un frottis du col.
Cet examen indolore se réalise en consultation et doit être pratiqué pour toutes les femmes entre 25 et 65 ans tous les 3 ans après 2 frottis normaux réalisés à 1 an d’intervalle.
La France en retard en terme de prévention primaire
La prévention des infections à HPV reste pour le moment très insuffisante en France, avec moins de 20% des jeunes filles cibles étant vaccinées. Les pays voisins ont, pour leur part, une couverture vaccinale de plus de 80%. Ce retard n’est malheureusement pas sans conséquence. En effet, le cancer du col de l’utérus est l’un des seuls cancers en France dont le taux de survie à 5 ans est en diminution. Il existe 3000 nouveaux cas et plus de 1000 décès par an en France.
L’Isère (via l’ODLC) est un département pilote pour tester le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Si vous résidez dans ce département, il est donc tout à fait possible que vous ayez reçu une invitation pour réaliser un frottis auprès de votre médecin. Les modalités du dépistage restent les mêmes que dans les autres départements.
N’hésitez pas à me laisser en bas de cette page, en commentaire, toutes remarque, question ou demande de complément d’information, j’essaierai d’y répondre.