
En tant que médecin généraliste, il est essentiel d’informer les patients sur leurs droits concernant la fin de vie. Deux dispositifs légaux permettent d’anticiper les décisions médicales : les directives anticipées et la désignation d’une personne de confiance.
Leur objectif est de garantir le respect des volontés du patient, même lorsque celui-ci n’est plus en capacité de les exprimer.
1. Que sont les directives anticipées ?
Les directives anticipées sont un document écrit dans lequel une personne majeure exprime ses souhaits concernant sa fin de vie. Elles s’appliquent lorsque le patient est hors d’état d’exprimer sa volonté, notamment en cas de coma, d’accident grave ou de maladie terminale.
Ce que peuvent contenir les directives anticipées :
- Refus ou acceptation de certains traitements (réanimation, ventilation artificielle, nutrition par sonde, transfusion,…)
- volonté de limitation ou d’arrêt des soins
- souhaits concernant la sédation profonde et continue
- souhait ou refus de don d’organe.
Ces directives anticipées n’ont pas de durée de validité (valables sans limite de durée), mais elles sont modifiables ou révocables à tout moment. Elles sont prises en compte par l’équipe médicale sauf en cas d’urgence vitale ou si elles apparaissent inappropriées à la situation médicale.
2. La personne de confiance
La personne de confiance est une personne désignée par le patient pour être consultée si celui-ci est dans l’incapacité de s’exprimer. Elle n’a pas pouvoir décisionnel, mais elle transmet les volontés du patient et peut aide l’équipe médicale à prendre une décision éclairée.
Qui peut être désigné ?
Toute personne majeure en qui le patient à confiance peut être désigné. Le plus souvent, il s’agit d’un proche tel qu’un parent, conjoint, ami…
Modalités de désignation
La désignation de la personne de confiance se fait par écrit, datée et signée. Elle peut être modifiée ou annulée à tout moment, et peut être mentionnée dans le dossier médical.
3. Pourquoi rédiger ces documents ?
L’importance de rédiger ces documents est de préserver l’autonomie du patient même en cas d’incapacité, de faciliter les décisions médicales pour les professionnels de santé et de soulager les proches de décisions difficiles.
Le Code de santé publique (article L111-11) encadre strictement l’utilisation des directives anticipées. Elles doivent être consultées systématiquement en cas de situation critique.
4. Comment rédiger ses directives anticipées ?
Vous pouvez télécharger le formulaire officiel (ou rédiger librement).
Il faut décrire ses souhaits médicaux de façon précise, dater et signer le document.
Il faut enfin le remettre à son médecin traitant, sa personne de confiance, un proche et le conserver soi-même dans un endroit accessible.
5. Où enregistrer ses directives ?
Il est recommandé de signaler l’existence des directives anticipées et de la personne de confiance dans :
- le dossier médical partagé (DMP) si disponible
- le dossier médical du médecin traitant
- le dossier de l’établissement de santé lors d’une hospitalisation.
6. Questions fréquentes
Peut-on désigner une personne de confiance sans rédiger de directives ?
Oui. Les 2 démarches sont indépendantes mais complémentaires.
Les directives anticipées sont-elles obligatoires ?
Non, elles sont facultatives mais fortement recommandées.
Que se passe t’il en l’absence de directives ou de personne de confiance ?
L’équipe médicale prend les décisions selon l’état du patient, en concertation avec les proches, en respectant la loi.
Conclusion
Les directives anticipées et la personne de confiance sont des outils essentiels pour garantir le respect des volontés du patient en fin de vie. Leur rédaction est simple, accessible à tous, et permet d’éviter de nombreuses incertitudes médicales et humaines.
En tant que médecin généraliste, il est de notre devoir d’informer chaque patient.